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Jeune journaliste, j’essaie de pratiquer ce métier pour "raconter le monde" et donner à voir ce que l'on ignore parfois. « Le voyage ne commence pas au départ et ne finit pas au retour » écrit Kapuscinski dans Mes Voyages avec Hérodote. Pour expliquer la façon dont des gens que nous ne connaissons pas voient le monde et leur vie, il faut être près d’eux. En tentant de mieux comprendre leur point de vue on acceptera mieux la différence et peut-être verra-t-on qu’elle n’est pas si… différente ?

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Attention, Reportage et Photo déménage !
Vous êtes encore nombreux à venir visiter Reportage et Photo, pourtant cette adresse n'est plus mise à jour. Si vous souhaitez découvrir mes nouveaux articles je vous invite à venir les voir sur Reportageetphoto.fr. Vous êtes donc cordialement invité à venir y découvrir toujours plus d'analyses d'images, d'histoires de reportages et de documentaires multimédia à cette nouvelle adresse, plus pratique et plus belle.
- Antonin Sabot-Lechenet
12 juillet 2010 1 12 /07 /juillet /2010 22:51

nigeria.PNG

 

J'ai vu passer aujourd'hui un reportage frappant sur la crise alimetaire au Nigéria par Marco di Lauro, de l'agence Getty. Ce n'est pas le premier reportage de ce genre que l'on voit. Le sujet est malheureusement récurrent du photojournalisme. Il est bien traité. Comme souvent ,le photographe travaille dans un camp d'aide aux victimes de la famine, on y voit les gens qui recoivent de l'aide, on voit aussi le bétail mort, et bien sûr, malheureusement, des enfants aux os saillants, épuisés par la famine.


Mais ce qui frappe, et à y réfléchir plus précisemment je pense désormais avoir eu la même impression en voyant de précédents reportages sans pouvoir alors mettre de mots dessus, est l'absence des hommes.

 

Hormis un médecin, on ne voit pas d'hommes sur ces images. Pourtant une telle catastrophe devrait toucher aussi bien les hommes que les femmes. Si je comprends que dans la répartition des tâches, telle qu'elle s'effectue dans une grande partie de l'Afrique, c'est la femme qui s'occupe de l'enfant, il n'en reste pas moins étonnant que dans un tel état de catastrophe, l'homme ne soit pas là pour aider la femme.


Quand on sait que souvent se sont les femmes qui travaillent aux champs - on en voit d'ailleurs dans ce reportage qui partent à la cueillette ou qui préparent de la nourriture (présentée d'ailleurs comme partiellement toxique) - et qu'en plus ici elles s'occupent de bébés mal-nourris... on se demande ce que fait le reste de la famille et plus particulièrement l'homme de la maison.


Pour le moment, la question reste en suspend.

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17 mai 2010 1 17 /05 /mai /2010 23:11

Ayant fait le choix de partager mon temps entre photo et journalisme, je ne peux pas me dire entièrement photographe. J'en garde cependant certaines sensibilités (au sens positif comme négatif) que j'ai parfois dû mettre au placard lors de la réalisation de certains travaux multimédias.


La sélection des photos : "Mais non je veux pas la mettre celle-là, elle est nulle!"


Revenu d'Afrique avec Jean pour notre reportage Africascopie, me voilà à faire la sélection des photos. Parmi plus de 2 500 images, me voilà en train de tailler, de supprimer des lots entiers de photos. Sachant que la construction d'un montage multimédia impose une construction plus fournie du reportage, j'en garde néanmoins plus que ne me dictent mes goûts.


Oui mais voilà, en multimédia il faut des images, toujours plus d'images. C'est la première frustration du photographe qui se frotte aux multimédia. Certains seront contents de pouvoir ajouter certaines images qui sont autant de liant, de ciment pour leur histoire. De mon côté, j'ai souvent préféré les sélections un peu sèches et ajouter des images qui ne me satisfont pas est passablement difficile.


Voir certaines images moyennes prendre place dans une sélection de meilleur niveau, me donne l'impression de gâcher le travail. J'ai l'impression de ne voir plus que ces images médiocres et me dis que le spectateur fera de même. Qu'il ne considèrera plus le travail qu'il voit comme celui d'un photographe alors qu'il ne l'aurait pas discuté devant un choix plus restreint mais de meilleure tenue.


La solution ? Pour le moment je ne vois que celle de ne plus faire que de belles images. Facile à dire.


Le cadrage : "Ah mais ça serait mieux si on le voyait le téléphone qu'il tient dans sa main là. Non il faut couper ? bon ok..."


Cette petite coquetterie n'est malheureusement que la première des déceptions qui guettent le photographe passé au multimédia. Il en est une bien pire quand on commence à s'attaquer au montage et à l'assemblage de deux médias qui auraient peut-être mieux fait de ne jamais fricoter : photographie et vidéo. La question qui se pose alors très rapidement (dès qu'on ouvre un "projet" de montage vidéo pour ceux qui maîtrisent) est celle du format. Et bien sûr, même si les fabricants d'appareils photos et de caméras ne sont qu'une seule boîte, ils n'ont pas choisi les mêmes formats pour l'un et l'autre de leurs produits.


Alors que pour le photographe, ce choix est primordial. On lui a bien assez rebattu les oreilles avec les sacro-saintes règles de composition, avec les règle des tiers, avec les constructions en diagonales et l'équilibre des masses pour qu'il devienne frileux et un peu craintif. Mais tout cela se casse la gueule quand il se rend compte (1) - qu'il va devoir harmoniser ses images et celles de la vidéo ; (2) que c'est plutôt sur la vidéo qu'on va s'aligner ; (3) que celle-ci a été tournée en 16:9eme parce que c'est la mode et que ça va l'obliger à couper soit la tête des gens, soit leurs jambes, soit un morceau des deux ! Quant à glisser dans le futur montage, mieux vaut arrêter tout de suite d'y penser, ce serait se faire souffrir inutilement.


La solution ? S'y préparer à l'avance. En partant en Thaïlande j'avais anticipé le recadrage des photos en 16:9eme et imaginait donc mon cadre en plus allongé... manque de bol, le format des portfolios du Monde.fr est encore plus panoramique et allongé.


La retouche et l'animation : "Oui c'est beau... mais c'est plus vraiment ma photo quand même"


Les problèmes de sélection et de recadrage, finalement, ça pouvait aussi arriver en presse magazine. Le multimédia a inventé une nouvelle torture pour photographe : l'animation.


Les animations, se sont tous ces petits mouvements que l'on imprime aux photos dans un diaporama ou dans un montage multimédia. Cela ne paraît pas énorme comme ça ; mais quand on a appris la photo en lisant n'importe quel magazine photo français ou en suivant de courtes formation en France (je précise car ce n'est peut-être pas vrai ailleurs), on a été pour ainsi élevé dans la rigueur du cadrage avec un filet qui va autour. Le photographe travaille avec un champ et un hors-champ, il pense que son cadre est une limite, une frontière ou s'arrête le sens qu'il a choisi de donner à une scène. Mais là, voilà un petit malin qui ajoute du mouvement à sa photo, qui parfois lui imprime des effets de pseudo 3D ou qui n'en retient que quelques éléments, effaçant les autres. 


Pas mal de photographes feraient une crise cardiaque. Et cette fois, il n'y a pas de solution, car tout ça, si c'est entré dans les mœurs à cause d'Apple et de ses diaporamas aux effets automatiques, n'est pas qu'une mode. Cela va rester dans les usages un bon moment (et peut-être même empirer), parce que ça marche. Cela capte indéniablement le regard et l'attention des lecteurs... donc on va continuer à l'utiliser.


Alors oui, il y a une solution : accepter de ne pas être le seul à donner pouvoir donner du sens à une image, savoir qu'un graphiste peut la reprendre et la modifier pour la faire mieux entrer dans une histoire, pour lui donner plus de sens. Finalement, laisser un peu son ego de côté et mettre son travail au profit du journalisme et de la narration.

 

Et quand on voit ce genre de travail (réalisé en maltraitrant les images de types qui comptent parmi les meilleurs photographes actuels) on se dit que ça vaut la peine (via @Vigieduweb) :

 

http://www.vigieduweb.com/images/portfolios%20imges-sons/animationPhoto/VIImag-650.jpg

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6 mai 2010 4 06 /05 /mai /2010 12:06

Fan de webdocumentaire, je m'étais jusque récemment contenté de l'approcher par la pratique du diaporama sonore. J'avais vu ça chez Mediastorm, à l'époque presque inconnu en France. Je braillais partout qu'il fallait qu'on se lance, que ça n'était pas si difficile après tout, photo plus son, tout le monde pouvait le faire, ajoutez un peu de vidéo et voilà le tout emballé. Mes premières expériences en la matière me confortaient d'ailleurs dans ce point de vue. J'ai fait quelques portfolios sonores qui avaient de la gueule et même une fois en y mélangeant de la vidéo, du texte et des cartes.


DU REPORTAGE...


En réalité, je ne crois pas qu'à l'époque je parlais vraiment de "webdocumentaire", mais plutôt de reportage multimédia. Et à la réflexion en effet c'est plutôt de ça qu'il s'agissait. Beaucoup de gens, ces dernier temps, s'acharnent à avancer la définition la plus pertinente du "webdocumentaire". Je n'en ai pas à proposer et je ne veux pas tracer une frontière entre les genres, mais je peux voir dans ma propre recherche, et à mon petit niveau, une évolution dans la pratique du multimédia. Et là encore, la réalisation d'Africascopie est une étape importante.


Avant de me lancer dans Africascopie j'ai réalisé de nombreux diaporamas sonores. Mis à part le côté technique, je trouve que la réalisation de ce type de format est finalement très proche du reportage classique : aller sur le terrain, interroger des gens, prendre des photos des lieux, des gens, des actions, prendre du son d'ambiance,... finalement il ne s'agit que d'enregistrer sur photo ou sur bande sonore les éléments qu'un reporter papier aurait notés sur son calepin. Le résultat était, je pense, ce qu'on pourrait définir comme le format "magazine" appliqué au web (même sur des sujets chauds d'ailleurs, ça donnait un peu de profondeur).


...AU DOCUMENTAIRE


Et puis il y a le webdocumentaire. Pour réaliser Africascopie, Jean et moi sommes un peu partis la fleur au fusil. Tous les deux avions déjà pas mal bougé (pour notre âge, tout est relatif) en reportage, multimédia ou pas. Et nous avons recueillis les éléments nécessaires au webdoc un peu de la même manière que pour un "gros diaporama sonore". Nous savions bien sûr qu'il faudrait plus de matière : plus de photos avec des plans plus variés, des vidéos en guise de plan de coupe, des vidéos "bonus" aussi, et des interviews qui serviraient d'éclairage en plus du récit linéaire normal, et d'autres éléments, chiffres, cartes, etc que nous recueillerions plus tard. Bref, tout un ensemble de choses que nous n'aurions pas enregistrées pour un simple diaporama-sonore, mais qui ne posaient pas de problème particulier, il suffisait juste d'être plus exhaustifs que d'habitude.


ECRIRE ET REALISER


Mais la vraie différence c'est l'écriture. Avant ou après, dans la préparation ou dans le synopsis et même au montage, on ne raconte pas un documentaire comme un reportage.


Dans le reportage, l'écriture coule de source. Bien sûr, cela nécessite de la recherche, de la nuance, ou parfois au contraire de la vivacité, etc... Mais tout cela découle souvent de l'angle que l'on a choisi. Il y a plus d'unité : on sait de manière plus ou moins évidente d'où l'on part et où l'on va.


Pour le webdoc, c'est autrement plus compliqué : il n'y a pas une seule manière d'écrire un webdoc (comme il n'y a pas une seule manière d'écrire un film), la narration peut-être chronologique, en étoile, chorale, etc... ajoutez à cela les aspects de navigation (la technique quoi) qui jouent aussi sur la manière de raconter l'histoire, et vous comprendrez premièrement que je ne livre pas de "recette magique" de l'écriture de webdoc, et deuxièmement que c'est un sacré job! (Notez que rien n'est dit ici sur la possibilité de faire ça seul ou à plusieurs. On peut très bien imaginer faire ça tout seul, c'est une simple question de temps.)


LE JOURNALISTE SE FAIT REALISATEUR


Sauf que s'il suffisait de prendre ce qu'on a, et de le coller bout à bout en suivant le synopsis que l'on a écrit, ça serait trop simple ! Comme on a désormais écrit une vraie histoire, on se rend compte qu'il va falloir faire coïncider trois matières distinctes pour qu'elles racontent la même histoire : dialogues (ou interviews), images et sons d'ambiance. Et c'est là où on aurait préféré tout écrire à l'avance, ou pour les meilleurs, arriver à y penser sur place pour faire parfois un peu "jouer" les gens : ne serait-ce que leur demander de se rendre à un endroit plus vivant pour raconter leur histoire "dans l'ambiance" ou autre artifice que les gens de la télé connaissent par coeur, mais dont le reporter papier se foutait jusqu'ici pas mal.


En réalité, à ce petit jeu, le journaliste qui veut prendre le spectateur par la main pour l'emmener là où il veut doit se faire réalisateur. Il doit penser à toutes les interactions entre ces trois éléments. Il doit savoir à chaque moment ce que disent l'image, les personnages qui parlent et le son d'ambiance. Et il ne doit pas y avoir de hiatus, sinon l'histoire n'est plus crédible et vous perdez l'internaute. Si dans un film le personnage commence et finit une action en étant habillé différemment, vous ne comprendrez pas. Dans un webdocumentaire, à priori vous pouvez avoir recueilli la matière sur plusieurs jours, mais si ça n'est pas dit, alors on ne comprendra pas pourquoi, entre deux phrases ou deux mouvement, votre personnage à changé de chemise... A ce stade le journaliste réalise son sujet et n'est plus uniquement reporter, dans le sens de "celui qui rapporte".


Bref le webdoc c'est du "storytelling" dans toute sa splendeur, avec ses avantages (si tu arrives à emmèner l'internaute c'est vraiment fort) et ses inconvénients matériels voire éthiques, puisque parfois on exagère ou "élastifie" un peu la réalité pour la rendre plus visible. Mais ça c'est une autre histoire.



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2 mai 2010 7 02 /05 /mai /2010 19:42

Pendant ma formation au CFJ, je me suis disputé avec certains de mes formateurs qui voulaient à tout prix nous inculquer les bienfaits du journalisme participatif. Sans entrer dans les détails, je trouvais leur vision beaucoup trop éloignée de l'intérêt qu'il y a dans ce métier à aller sur terrain chercher des informations, et eux me reprochaient mon "idéalisation" de ce métier.

Qu'ils se rassurent, je n'ai certainement pas rangé mon idéalisme au placard et je continuerai à mordre ceux qui me diront que le reportage (multimédia ou pas) n'a plus d'avenir. Mais l'expérience d'Africascopie m'a fait revoir certains a priori sur le "participatif".


Le participatif en reportage

Africascopie a été conçu comme un blog de reportage itinérant, somme toute assez classique. Des rencontres avec des acteurs des nouvelles technologies en Afrique ont été (plus ou moins) programmées et quelques sujets de reportages bien précis avaient une place dans nos agendas. Mais tout n'était pas prévu, loin de là. 

Attention, en reportage classique, tout n'est heureusement pas prévu ; mais ici nous avions clairement demandé, et ce dès l'origine du projet, à d'autres gens de nous aiguiller. Pas de nous dire entièrement où aller, mais de nous faire part d'idées, de projets dont ils aimeraient que nous parlions, des noms de personnes qui selon eux valaient la peine d'être rencontrées. 

Et ça a marché. En amont d'abord car nous avons pû publier quelques témoignages sur le blog avant même de partir. Et puis sur place aussi, car nous avons rencontré certaines des personnes qui nous avaient été conseillées ou qui avaient suivi le blog.

Ces rencontres ont fait l'objet d'articles sur le blog et nous ont aidé à comprendre les problématiques africaines des nouvelles technologies vues par leurs utilisateurs même et non pas en calquant la vision du reporter débarqué de France. Nombre de ces personnes ont fait l'objet de portraits sur le blog, certains se retrouvent même dans le webdocumentaire, jusqu'à en être, pour l'un d'eux, le personnage principal d'un chapitre.


Adaptation difficile, question de temps

Attention, tout cela ne veux pas dire que l'on s'improvise animateur de communauté d'un clin d'œil ou que l'on peut suivre aveuglément les conseils de ses lecteurs. Mis à part les évidentes questions d'angle qui font qu'on ne peut pas tout traiter ou que parfois les sujets ne valent pas le coup, il y a surtout la question de l'adaptation. Nous avons reçu beaucoup d'idées de sujets alors que nous étions déjà sur place. Certaines étaient très intéressantes mais il nous aurait fallu plusieurs jours rien que pour nous rendre sur place. 

Bref, suivre les conseils des membres d'une communauté a été un secours important, et nous avons parfois trouvé au dernier moment des interlocuteurs qui nous permettait d'écrire de bons articles. Mais toute capacité d'adaptation a ses limites, surtout dans le temps imparti du reportage, qui est, c'est bien connu, toujours trop court.

 

Le besoin d'une vraie communauté

L'important est donc de mobiliser le lecteur avant de partir. Se garder une marge ensuite mais avoir déjà beaucoup d'idées en stocks (comme sur un reportage classique on y revient). Mais pour pouvoir mobiliser cette communauté avant d'avoir un contenu à lui proposer, il a fallu aller en chercher une qui existait déjà. Nous avons eu la chance de pouvoir utiliser les forums de l'Atelier des médias, et donc un public "branché médias et technologies" et contenant beaucoup d'Africains. La révolution numérique en Afrique de l'Ouest était le sujet idéal pour les aborder et les faire participer. Ce que je veux dire, c'est que là encore ça ne se fait pas tout seul et que je n'appliquerais pas forcément la recette à d'autres sujets.


L'audience semble suivre

Mais le résultat est là. Le blog a permis la discussion d'autant plus facilement qu'il était identifié comme un réel lieu de proposition et qu'il n'était pas uniquement là pour dire "j'aime/j'aime pas". En lui proposant des sujets qui l'intéresse, et en la faisant participer, il y avait de nombreuses chances d'arriver à faire venir l'audience sur le blog ainsi que sur le webdoc. Et au final, blog et webdocumentaire ont attiré beaucoup de lecteurs.  

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7 avril 2010 3 07 /04 /avril /2010 23:32

Ça y est Africascopie c'est fini et bien fini. Après trois semaines de reportage, plusieurs jours d'écriture de différents papiers, de tri de quelques 2500 photos, 11 heures de son et un peu de vidéo, enfin environ dix de montage (les week-ends ou les nuits), on peut enfin ranger le matos et classer les photos dans le fond d'un disque dur. On s'est bien amusé, mais maintenant que le webdoc est en ligne, il est temps de prendre un peu de recul et de faire le point. 

Un des points qui nous a semblé important en réalisant ce projet était de faire en même temps un blog et un webdoc. Sur ce plan, je pense que c'était un peu une première. Entendons nous bien, plusieurs réalisateurs de webdocumentaires ont tenu un blog en même temps qu'ils réalisaient leur doc, durant le montage voire même pendant le reportage*. 

Mais souvent il s'agit d'un blog « making off », où l'on raconte les différentes étapes de la réalisation, sur le mode « nous sommes allés voir un-tel... qui nous a raconté ça...  on en est là de la réal'...». Cela apporte des informations, mais qui sont difficilement dissociables du résultat final que sera le webdoc. De cette manière on en garde un peu sous la pédale pour la suite. 

De notre côté, nous souhaitions proposer un blog autonome. Pour la simple raison que nous n'étions pas sûr de pouvoir réaliser ensuite un documentaire, nous voulions que le blog soit en lui-même un traitement en profondeur de notre sujet : l'Afrique dans la révolution numérique. Cela a imposé une manière de travailler qui a ensuite eu de l'influence sur le documentaire et qui me font désormais penser que réaliser un blog en même temps qu'un webdocumentaire est possible mais compliqué et imposera une nouvelle organisation au reporter qui s'y frottera.


La diversité des sujets contre la profondeur (un sujet par jour c'est chouette... mais...)


Pour l'ensemble du projet Africascopie, nous avions un angle clair dont nous avions discuté avec le rédacteur en chef du Monde.fr : l'impact socio-économique des nouvelles technologies en Afrique. Reste que pour le blog, il nous fallait trouver non seulement des angles, mais aussi des sujets originaux tous les jours ou presque. Il nous fallait aussi répondre à l'impératif du « blog invité » du Monde.fr qui peut se retrouver en « une » du site. Ce qui nécessite que chaque article soit compréhensible seul, pour le lecteur qui peut tomber dessus sans avoir lu les précédents. Chaque article devait donc à la fois s'inscrire dans la suite des précédents et éclairer à lui seul une thématique.

Celui qui a déjà réalisé un documentaire (dont je n'étais pas avant Africascopie) ou même un long reportage voit bien qu'il y a là une sacrée différence d'approche. Si le documentariste va aborder plusieurs aspects de son sujet, il va tout de même s'y attarder, doubler les prises de vue, attendre le moment propice à tel ou tel plan, organiser une rencontre entre ses protagonistes, bref il va prendre le temps de réaliser son sujet. Impossible pour nous. 

Concrètement nous sommes partis sur un rythme de deux sujets par jour pour ensuite pouvoir les étaler sur les jours où nous n'écrivions pas. Car le blog nous a obligé à ce qu'on pourrait appeler une « une construction non-linéaire du reportage ». Concrètement, cela veut dire que nous avons dû partager notre temps entre ces deux objectifs contradictoires. Nous n'avons pas pu engranger petit à petit nos « plans » nos scènes, suivant un plan établi à l'avance. Lorsque nous réalisions un sujet pour le blog qui nous paraissait valoir une place dans le webdoc, nous nous arrangions pour pour pouvoir y revenir plus tard et y consacrer plus de temps, mais parfois ça n'était pas possible.


Complémentarité...


Nous avons eu ce temps, par exemple, pour le portrait de Moussa Diara avec qui nous avons pu passer quelques moments très intéressants, notamment en allant le voir chez lui et ainsi discuter plus en profondeur. Même chose pour le sujet sur la télémédecine qui occupe tout un chapitre du webdoc alors qu'il est presque absent du blog. Dans ces deux cas, on touche à la complémentarité des deux supports.


Et antagonisme...


Mais dans d'autres cas, nous savions que le sujet ne se représenterait pas deux fois, parfois par manque de temps (à la décharge de Mbeubeuss par exemple) ou parce que la rencontre était tout à fait fortuite (comme avec l'aviculteur Miami). Sur le coup, nous ne savions pas si le sujet nous servirait pour le webdoc. S'il n'avait fallu faire qu'un blog, deux ou trois photos auraient été suffisantes, un peu de son, le reste serait passé par des mots et du texte. Pour pouvoir espérer s'en servir ensuite, il a fallu multiplier les prises de vue et de son. Dans ces cas, l'intensité de travail n'a pas été du tout la même que pour un blog. Je pense qu'elle n'a pas été non plus la même que pour un seul documentaire qui ne serait pas « dispersé » à aborder d'autres sujets que ceux qui figureraient dans le produit final.


Un atout éditorial et d'audience


Je pense que dans la logique éditoriale d'un organe de presse, pouvoir faire à la fois un blog et un webdocumentaire est un enjeux important en terme d'audience et d'image. Le blog inscrit une thématique dans la durée, le webdoc lui apporte un produit fini, de type « magazine » qui apporte un peu de recul à un moment où l'on reproche au web de ne pas décoller le nez du fil AFP. Pour l'audience les deux se renforcent mutuellement : les personnes ayant suivi le blog iront plus facilement vers le webdoc, et ceux qui commencent par le webdoc iront peut-être chercher plus d'informations sur le blog.

C'est possible, mais cela demande une grande souplesse de traitement sur place et surtout la capacité à ne se fermer aucune porte au moment du reportage. A cet aune, les 2500 photos d'Africascopie ne pèsent finalement pas si lourd (à part sur mon disque dur).

 

*voir à ce titre le remarquable blog de web-reporter.net qui a fonctionner de cette façon et sur une échelle très longue qui plus est. Où celui de Prison Valley, qui dans le genre making-off a le bon goût de mettre l'eau à la bouche.

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4 avril 2010 7 04 /04 /avril /2010 19:03

Bonjour à tous, je suis désolé de vous avoir un peu délaissé ces derniers temps, mais je vous jure que c'était pour la bonne cause. J'ai été très occupé par deux gros reportages qu'il m'a ensuite fallu exploiter et mettre en forme.

En octobre et novembre, Jean Abbiateci et moi sommes partis en Afrique pour une  série de reportages sur les nouvelles technologies. Le webdocumentaire issu de ces reportages vient tout juste d'être publié sur Le Monde.fr. Il reste quelques petits bugs qui seront fixés dans les jours qui viennent mais je vous propose d'aller le voir ici:.

 

4.JPG

 

Entre temps, je suis parti en Thaïlande suivre l'équipe de France de boxe thaïe. En sont sortis quatre diapos sonores que vous pouvez aller le voir ici  :


  Capturer.JPG

 

J'avais déjà réalisé pas mal de reportages multimédia, mais passer du reportage au documentaire (même si la limite est floue sur un sujet de ce type) a été très instructif. Beaucoup de choses à dire sur la manière de faire de la photo, du son en vue d'une production multimédia. J'ai aussi beaucoup appris sur la post-production et je pense que je suis revenu sur certaines choses que je disais auparavant à propos des productions web.


Le fait d'avoir réalisé un blog en même temps qu'un projet de webdocumentaire n'a pas été aisé et je pense qu'il y a aussi pas mal de choses qui restent à apprendre à ce niveau. Même chose pour la dimension participative des reportages que nous avons réalisés en Afrique.


Bref, si vous avez des questions, des remarques, des critiques à faire sur ces deux sujets, que ce soit l'Afrique ou la Thaïlande, je serais heureux d'y répondre dans plusieurs billets cette semaine. A bientôt donc.


Antonin

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10 janvier 2010 7 10 /01 /janvier /2010 09:54
Ne bouge pas... c'est comme si tu allais chez le coiffeur.
Tu verras le résultat à la fin devant un mirroir.
S'il y'en avait un.

 

reve Province de Morona Santiago, Equateur

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3 janvier 2010 7 03 /01 /janvier /2010 12:08
"- Eh ! Lui c'est un flic !
- Euh moi? Ben non, je suis juste photographe..."
Et il fait semblant de n'être pas rassuré le photographe parce qu'en fait ils ont à peine 17 ans et ne peuvent pas être bien méchants.
Leurs cagoules c'est juste pour énerver leurs parents.
Je me demande si ça marche.

2009-2397.JPGParis, 1er mai 2009
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30 décembre 2009 3 30 /12 /décembre /2009 15:48
Je vous ai déjà fait part ici de moments ou la technique fait perdre de la force aux images. Précédemment, il s'agissait d'un reportage multimédia tellement attentif à l'esthétique qu'il perdait, selon moi, de sa force explicative au profit de l'émotion. Cette fois c'est plutôt le contraire : trop peu d'attention à la présentation technique nuit à l'image.

Je ne suis pas un fan de Marshall McLuan et de son "medium is message", mais force est de constater que la manière dont on présente les photos peut influer sur le sens et surtout renforcer ou diminuer l'attention qu'on va leur porter et donc la manière dont on va les comprendre.

Il n'y a encore pas si longtemps, certains photographes gueulaient quand leurs images étaient  publiées à "fond perdu", c'est à dire en couvrant toute la page et sans marge. Selon eux, cela nuisait à l'idée que la photographie est un cadre placé sur la réalité, un choix, une construction de sens. Alors imaginez un peu le malaise devant ce genre de portfolio sonore (créé par Le Figaro, mais ça n'est que parce que c'est l'exemple que j'ai sous la main) :



Dans l'idée, ça ressemble à un portfolio sonore tout à fait normal, photos d'agence plus témoignage du correspondant sur place (dans ce cas à Beyrouth il me semble et pas en Iran même) mais dans l'utilisation de l'image, c'est pour moi particulièrement loupé.

Observons le dispositif technique : un objet flash créé avec VuVox, déjà c'est pas très bon signe puisque ça veut dire que la rédac n'a pas son propre outil de diaporama sonore. Mais il existe d'autres applications tierces pour créer des diaporamas sonores de qualité. Une des plus simples et plus réussies est Soundslides... mais il faut un serveur facilement accessible aux rédacteurs pour y placer les fichiers que génère le logiciel. Quand je travaillais à Paris Match on n'avait pas ça et j'ai hébergé les diapo-sonores que j'y réalisais sur mon propre blog (oui oui, pour le site du premier magazine de France) ! Je soupçonne le Figaro.fr d'être dans la même situation.

Son + Photo = un nouveau média, pas un simple collage

Plus important, les images maintenant. Selon moi, l'erreur provient de l'utilisation de VuVox elle-même. Tout d'abord, elles ne sont pas vraiment liées au son comme sur un diapo Soundslides. Sur LeMonde.fr elles ne le sont pas non plus complètement mais le lien est plus fort et si l'on bouge le curseur du son, l'image suit. La différence (surtout avec un bon Soundslide donc) c'est que lors de la construction du diaporama on fait coïncider images et son, on peut montrer qui parle au bon moment ou faire se répondre ces deux éléments, etc... et donc on crée du sens (ce qui est quand même notre taf non?). 

De plus VuVoxfait défiler les photos sous forme d'un panoramique, comme si les images se suivaient linéairement et surtout sans qu'elles n'aient de cadre propre. Il y a des moment où l'on voit à l'écran deux bouts d'image l'un à côté de l'autre. Ils n'ont ainsi aucun sens. Deuxièment, chaque image est en travelling permanent. Or le travelling est un procédé de montage, acceptable en photo s'il donne un nouveau sens à l'image ou qu'il la renforce : mouvement d'un élément de sens vers un autre, concentration de l'attention du spectateur vers un élément particulier, etc... utilisé sans distinction, il brouille le message.

Bref, encore une fois l'image me semble utilisée ici comme un simple élément d'illustration. On l'utilise parce que ça fait joli, et en plus avec VuVox ça bouge. Cool !



PS : de mon point de vue, VuVox fonctionne mieux avec un son d'ambiance qui permet de naviguer comme on veut dans les images. Idéalement ces images ont un vrai sens lorsqu'elles sont alignées voire forment un pseudo panoramique et ensuite on ajoute des éléments de sens dans le collage. Un exemple ici, réalisé en deux coups de cuillère à pot.
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30 décembre 2009 3 30 /12 /décembre /2009 00:35
Vous en avez peut-être entendu parler sur Rue89 ou sur @si : France 2 a utilisé une image des manifestations anti-putchistes au Honduras pour illustrer un de ses sujets sur les manifestations anti-Ahmadinejad en Iran. L'erreur, reconnue par un rédacteur en chef de la chaîne puis par David Pujadas à l'antenne, ne change peut-être pas fondamentalement le propos du sujet dans lequel elle apparaissait, mais montre bien les dangers d'informer en restant assis... ce que de plus en plus de rédactions imposent à leurs journalistes pour faire baisser les coûts.

http://www.arretsurimages.net/media/article/s27/id2618/original.21559.demi.jpg

J'ai d'autant moins de mal à en parler, que j'ai un peu écrit sur l'Iran pour Le Monde.fr lors des premières manifestations iraniennes en juin et que ces derniers jours, j'occupais le desk "images" dans cette même rédaction, et que je devais donc surveiller les photographies et vidéos arrivant de ce pays.

En plus d'un problème d'image, cette affaire est symptomatique de la difficulté d'informer et de trouver des sources fiables d'information chaude - et donc hors chercheurs - sur un sujet comme celui-ci. Cela mérite, il me semble, un brin de transparence.

Tout d'abord un mot sur l'image : les plus perspicaces noteront que les forces de l'ordre du Honduras n'ont pas les mêmes casques, uniformes et boucliers que les policiers et militaires iraniens. Un peu dur à voir quand même quand ça va vite. D'autres remarqueront peut-être que les personnes sur l'images sont en T-shirt... un peu réchauffés pour un mois de décembre en Iran. Là encore, je dois avouer que je m'y serais laissé prendre. Car oui, cette image je l'ai vue arriver sur mon ordinateur - pas par les fils d'agences! - et je me suis demandé si je n'allais pas la mettre dans un portfolio sur l'Iran.

Et c'est là où la question dépasse celle de l'image et de sa force. Car oui, cette image est très forte, elle illustre à merveille le soulèvement du Honduras et par le phénomène dont j'ai déjà parlé ici de "permanence en photo de presse" elle aurait aussi très bien pu symboliser le soulèvement iranien. Mais les images, surtout dans un contexte de contrôle de l'information, n'arrivent pas aux rédactions par l'opération du Saint-Esprit : les télés ont leurs EVN (cf Rue89) et les sites d'infos les fils d'agence (AP, AFP et Reuters principalement). Pour des événements comme l'Iran, ces sources sont particulièrement ténues. Pas de quoi nourrir les torrents d'info que sont devenus chaînes de télé en presque direct et sites internet en quasi-continu. Pour l'Iran nous avons tous dû (et j'imagine que Zyneb Dryef de Rue89 ou les gens des TV ne me contrediront pas) nous tourner vers les amateurs. Nous avons au moins jeté un oeil à FlickR, Twitter et autre Facebook, pour voir s'il n'y avait pas là quelques éléments à glaner.

Toujours le problème des sources

Souvent, tout ça était périlleux à exploiter car difficile à dater, à valider, etc (il y a eu de nombreux articles là-dessus, je vous laisse chercher). Mais dans ce cas,  un troisième acteur entre en jeu : "l'opposition iranienne". Et là, on observe un phénomène bizarre qui fait que beaucoup de gens ne veulent pas vraiment dire qui est cette opposition iranienne qui nous fournit des infos. A ceux qui pourrait s'étonner de voir les journalistes prendre leur infos de personnes partie prenante à un conflit, je tiens à préciser que sans ça on n'aurait quasiment jamais rien. Que notre travail c'est justement de recueillir ces infos pour ensuite les valider. Il me semble que quelque soit la source d'une information, elle mérite qu'on y jette un oeil. Mais surtout que nous la vérifions. Et c'est pour ça que cette photo, bien que forte, je ne l'ai pas utilisée : elle vient de personnes qui m'ont souvent fourni des infos mais que j'essaie de prendre avec précaution (notez que normalement on fait ça pour toutes les infos hein!) : les Moudjahidines du peuple iranien. Ce sont aussi eux qui ont ensuite conseillé de ne pas utiliser cette image.

Encore une fois, il ne me dérange en rien d'utiliser leurs infos quand j'arrive à les recouper. Je l'ai déjà fait par le passé (la CIA aussi d'ailleurs) et je le referais sans doute. Mais pourquoi personne n'ose le dire ? C'est ne pas avoir confiance dans son propre travail que de ne pas citer ses sources quand celles-ci ne demandent pas l'anonymat.  Sinon ça veut dire qu'on ne croit pas soit même en la sincérité de cette info et alors on ne la donne pas. Car justement les Moudjahidines et de nombreuses associations qui leur sont proches demandent plutôt à être sourcés quand ils fournissent vidéo et photos. Bien sûr puisqu'ils sont un acteur politique dans un jeu politique. Qui sourcerait un témoignage "un opposant à Sarkozy" quand c'est Benoît Hamon qui prend la parole ? Seulement, devant la difficulté à nourrir les fleuves de l'information, ils sont une des rares sources. Et ça, ça fait pas bien de toujours citer la même source dans ses papiers, pour d'évidentes raisons de pluralité. Dur tiraillement que de devoir parler de quelque chose quand on a trop peu de sources. Alors on attribue le tout à "l'opposition iranienne" pour ne pas trop préciser et comme si elle était monolithique.


Et si la transparence c'était notre boulot ?


Sauf que l'opposition iranienne est tout sauf monolitique. Les amis de Karoubi ne sont pas ceux de Mousavi et encore moins ceux des Moudjahidines. Tous ne poursuivent pas le même but et n'ont pas intérêt à donner les mêmes infos. Heureusement, se sont parfois les agences elles-mêmes qui nous offrent de la bonne conscience pour pas cher : il m'est arrivé régulièrement de voir passer dans des depêches d'agence des descriptions des manifestations faites par "un témoin" que je venais de lire dans un mail que j'avais reçu des Moudjahidines. Je ne dis pas que le témoignage était discrédité, rendu plus ou moins véridique,... mais le travail de l'agence de bien sourcer son info (libre ensuite au journal de sucrer la source ou pas) n'était pas très réglo.

Je ne considère pas mon travail comme celui de la mise à jour de la vérité. Mais plutôt comme celui de la mise à disposition d'informations circonstanciées et contextualisées qui permettent au citoyen de se forger une opinion (contrairement à certains qui osent dire que le journalisme ne sert en rien à la démocratie). Et donc il me semble que lui dire qu'une image ou qu'un témoignage viens de tel ou tel bord politique ne discrédite pas mon travail (même s'il en révèle comme je le fais ici quelques ficelles ou facilités), mais au contraire : ça le renforce. Cela lui donne son vrai sens à une époque où l'internaute peut voir des millions d'images animées ou fixes. Cela lui explique qui dit quoi! Et puis enfin, même si ça peut montrer que l'on n'a pas réussi à joindre grand monde (et ça arrive plus souvent qu'on le voudrait) c'est simplement plus honnête.
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