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Qui parle?

Jeune journaliste, j’essaie de pratiquer ce métier pour "raconter le monde" et donner à voir ce que l'on ignore parfois. « Le voyage ne commence pas au départ et ne finit pas au retour » écrit Kapuscinski dans Mes Voyages avec Hérodote. Pour expliquer la façon dont des gens que nous ne connaissons pas voient le monde et leur vie, il faut être près d’eux. En tentant de mieux comprendre leur point de vue on acceptera mieux la différence et peut-être verra-t-on qu’elle n’est pas si… différente ?

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Attention, Reportage et Photo déménage !
Vous êtes encore nombreux à venir visiter Reportage et Photo, pourtant cette adresse n'est plus mise à jour. Si vous souhaitez découvrir mes nouveaux articles je vous invite à venir les voir sur Reportageetphoto.fr. Vous êtes donc cordialement invité à venir y découvrir toujours plus d'analyses d'images, d'histoires de reportages et de documentaires multimédia à cette nouvelle adresse, plus pratique et plus belle.
- Antonin Sabot-Lechenet
10 décembre 2006 7 10 /12 /décembre /2006 12:00

Bonjour à tous!

Pour me faire pardonner le retard dans la publication des articles depuis deux semaines (je m'étais fixé le rythme de trois par semaine), je vous propose un petit reportage  photo sur un concert de Rock (avec un grand R). Il s'agit du concert de Dionysos hier à Saint-Etienne, le dernier de leur tournée "Monsters in Live".

Pas de son, mais des images bruillantes...

 Un concert de Dionysos ça commence toujours comme ça: avec de la lumière dans tous les sens et des ombres chinoises qui, dès le début, en imposent par leur présence.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Et puis il y a ce chanteur bourré d'énergie. C'est lui qui a fait, en grande partie, la réputation scénique du groupe. Ce soir, il raconte des histoires de monstres...

Il y a quand même des moments où il se calme, prend sa guitare et les monstres sont cette fois "In Love".

 

 

 Un gros nounours est à droite de la scène... un nounours? Le bassiste en fait!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La violoniste est incroyable à regarder. Elle saute dans tous les sens sans décrocher l'archet de son violon.

 

Le batteur est du genre plus calme.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Et voilà, c'était les Dionysos...

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27 novembre 2006 1 27 /11 /novembre /2006 13:20
"Je suis flat"

Il y a une semaine, j'ai eu la chance de visiter le siège de la BNP Paribas à Paris, leur salle des ventes et de discuter avec quelques-uns de leurs as de la finance.
IMPRESSIONNANT, je n'ai rien compris.

En gros y'en a sûrement qui vont se moquer de moi, c'est vrai ça peut paraître facile de swapper des dérivés ou des shares, mais moi, ce langage, j'ai du mal.
"Tu fais un call cac d'une moitié de CAC et après t'es flat"... flat flat flat.
C'est là où on voit que les financiers c'est des rigolos.

On a vu un type, limite prix Nobel de maths (sauf que ça n'existe pas, je sais, on appelle ça la médaille Fields). Donc le type super fort fait des recherches sur des modèles de dérivés de taux de change...

 "Mais c'est qui qui fait ça,... je comprends pas" lui demande quelqu'un. "Ben c'est toi et moi" réponds le prix Nobel, "ou bien ta maman, si tu veux tu peux lui dire: donne-moi 100 balles et je te rendrai 120 balles."

Mais dans tout ça, le plus drôle c'est les blagues d'économistes expliquées par le mathématicien: "Le plus important c'est d'être flat. C'est bien d'être flat. Y'a le chef trader qui va voir son trader et qui lui dit: T'es flat? - Ouais j'suis flat. - Cool..."
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26 novembre 2006 7 26 /11 /novembre /2006 17:15

Pour la paix

Il y a déjà quelques années, à Saint-Etienne...

Si tu savais petite fille...

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23 novembre 2006 4 23 /11 /novembre /2006 16:07
Photo-sensible
À 51 ans, Pascal Maitre, photoreporter, raconte le monde en images et en couleurs.

Il vous parle de ses reportages en Somalie ou en Afghanistan en regardant en l’air, comme s’il voyait des images défiler au plafond. Il vous parle calmement de la course-poursuite en Haïti, de ces fois où il a failli perdre la vie. Et puis il vous dit que c’est en France qu’il est difficile de prendre des photos. Pascal Maitre est un de ces hommes qui parcourent la planète pour en ramener des images fortes et colorées. Pascal Maitre est photojournaliste.

Le premier trait marquant de cet homme, c’est sa simplicité. Alors qu’il pourrait vous en mettre plein la vue avec ses histoires du bout du monde, il se contente de dire qu’il n’est « qu’un passeur ». La vraie histoire exceptionnelle pour lui est celle des gens qu’il photographie, qui font la guerre, qui résistent, et qui tentent de vivre dans des pays ravagés par les confits. Tous ces gens qu’il regrette de « laisser derrière » quand le temps du reportage est fini.

Né en 1955, sa carrière commence comme celle de beaucoup de photographes de sa génération : on laisse tomber les études et on se lance. La rencontre avec l’Afrique est souvent une expérience marquante. Il la fera dès 1979, en travaillant pendant trois ans pour le magazine Jeune Afrique comme deux de ses prédécesseurs de renom, Abbas et Le Querrec. Ensuite, après un an de free-lance, il rejoint le staff de Gamma, une des trois grandes agences photographiques de l’époque. C’est l’apprentissage.

Pour un autodidacte en photographie, il faut apprendre un pays, un continent et des gens qui le peuplent. Il faut savoir comment discuter avec les personnes photographiées pour qu’elles se livrent et qu’elles vous emmènent voir les situations qu’elles vivent. Il faudra aussi savoir jusqu’où on peut aller car « si on va trop loin on se casse la gueule et ça fait mal » explique-t-il. Mais « si on ne va pas assez loin, on a rien ». Comme lorsqu’il revient en 2002 dans la cathédrale de Mogadiscio. Une nef est accessible, l’autre non. Si l’on passe la ligne de front traversant l’édifice, on se fait tirer dessus. Entre les deux réside la photo symbolique.

Pascal Maitre a décidé de vivre de « la seule chose qui [l’]intéressait », la photographie. Bien que passionné, il en parle de manière calme. Pourra-t-il s’arrêter un jour ? Il marque un blanc. « Je ne sais pas, je n’y ai pas pensé. » Il y a d’ailleurs beaucoup de choses auxquelles il avoue ne pas avoir trop penser avant de se lancer dans ce métier auquel « il faut beaucoup donner ». À la vie familiale difficile qui en découle, pas plus qu’aux moments dangereux qu’on y vit. Tout ce qui semble compter pour lui, ce sont les voyages. Incessants voyages, six ou sept mois par an, qui le conduisent maintenant bien loin de l’Afrique, du Guatemala à la Sibérie. Il a « produit des images » pour plus de 70 reportages pour Géo Allemagne et Géo France. Sans compter les publications dans de nombreuses revues comme Le Figaro Magazine ou National Geographic.

La vie par-dessus le chaos

Pour produire des images, Pascal Maitre à une recette qui se dévoile petit à petit quand on observe ses images. Bien sûr, il y a la lumière. Elle éclaire les visages de ses sujets, montre l’espoir dans les yeux des gens qu’il photographie et anime les couleurs éclatantes dont il aime les contrastes. Mais le plus important dans ses images, c’est la vie. Il sait la trouver parmi les ruines d’un Mogadiscio livré au chaos aussi bien que dans la froideur de la Sibérie.

« Ce qui est fou, dans tout ce chaos, c’est que la vie continue » s’étonne-t-il. Et c’est cette vie qu’il sait si bien montrer. Là réside l’originalité de ses images. Là où d’autres photographes auraient cherché l’image choc de la violence ou de la tristesse, l’image attendue en fait, Pascal Maitre sait montrer le côté surréaliste de certaines situations, l’autre part de la réalité.

« Fondamentalement, les gens sont sympas. Il faut leur parler en individuel » explique-t-il à propos des situations critiques qu’il a vécues, confronté à la violence de mercenaires armés. Son arme à lui pour aborder le monde est son Leica M. Une arme qui l’emmène dans de très nombreux pays. Une arme qui parfois le met en danger car elle représente l’intrusion occidentale. Mais une arme qui fait de lui le soldat pacifique d’une certaine vision de l’humanité.
 
Allez voir le très beau site de Pascal Maitre.
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21 novembre 2006 2 21 /11 /novembre /2006 07:00
Les merveilles de la forêt (1)

La forêt amazonienne contient des milliers de plantes médicinales ou comestibles. Les indiens Shuars en connaissent des centaines. Durant un séjour dans le village de Tsuntsu en Équateur, une petite promenade de quelques heures m'a permis d'en découvrir certaines.

La forêt amazonienne est un gigantesque livre dans lequel il faut apprendre à lire. Son langage est complexe et une erreur d'interprêtation peut s'avérer mortelle. Pour une de nos premières leçon, les membres du projet HOEquateur 2006 et moi avons eu droit à l'aide de nos amis shuars Maria et Luis le chamane de la communauté de Tsunstsu (province de Morona Santiago).

Pas besoin d'aller bien loin pour trouver des plantes utiles. La selva en contient des milliers et les Shuars en connaissent des centaines.

La leçon commence par une espèce de coriandre (photo ci-dessous) (qui ressemble au culantro du Nicaragua) qui sert pour assaisonner en cuisine, mais qui aide aussi à soulager la gueule de bois.
Plus loin une grande ortie soigne le mal d'estomac. De très nombreuses plantes sont comestibles. C'est le cas du Tunshishi (photo à droite) qui a un goût d'épinard (en mieux).

Une plante plus originale et que l'on trouve partout dans la forêt est le Jempemur (ci-dessous à gauche). Littérallement, cela signifie la plante du colibri (Jempe en shuar, c'est le nom que Francisco, un ami Shuar, m'avait donné). La légende veut qu'un concours ait un jour opposé le colibri à la poule. Il s'agissait de planter le plus grand nombre d'une espèce végétale particulière. Étant très travailleur, le colibri l'aurait emporté, et c'est pour cela que l'on trouve du jempemur partout dans cette partie de la forêt. Plus prosaïquement, elle sert d'anti-poison quand on la mastique. La petite boule à la base de la feuille attire et contient des fourmis.
Le semasme pousse dans les rivières peu profondes et se mange seul (en salade) ou en guise d'assaisonnement.

Le temashnium est le fruit d'un arbuste. Il ressemble à un petit oursin. Avant l'arrivé de la "civilisation", il faisait office de peigne. C'était un cadeau très prisé entre amoureux.
La petite graine à côté s'appelle pambil. Les Shuars s'en servent pour faire des colliers.


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20 novembre 2006 1 20 /11 /novembre /2006 22:31

Pendant ou après?

Voici une photo publiée le 20 novembre dans Libération en page 2. Elle est créditée à Suhaib Salem de Reuters. Elle illustre un article intitulé "Les missiles répondent aux roquettes à Gaza".

 J'ai choisi cette image pour mon premier "Inside the Picture" en forme de test car elle est graphiquement forte. La légende dit "Des Palestiniens inspectent la carcasse de la voiture détruite par un tir israélien, à Gaza, hier."

La première chose qui frappe lorsqu'on voit cette image est le lieu d'où elle est prise. Le photographe s'introduit sous la voiture en même temps que ses sujets. Il utilise sûrement ici un objectif très grand angulaire (on le voit de plus avec la présence d'une personne dans le coin inférieur droit) pour pouvoir embrasser des éléments du décor tout en étant installé dans un espace très restreint.

Cet emploi du grand angle donne beaucoup d'importance à ce décor particulier. On a l'impression que l'endroit où se déroule la scène est assez spacieux alors qu'en réalité la légende suggère qu'il est très exigu.

Le caractère déformant du grand agle joue ici à plein. Ce qui est intéressant est qu'il amène en outre une possibilité d'interprétation multiple: par effet déformant, la carcasse apparaît comme une espèce de grotte, de cave dans laquelle les deux jeunes gens présents (ils ne doivent pas avoir plus de 15 ou 16 ans) se réfugient. Ainsi on est en droit de se poser une question face  cette photographie: le bombardement a-t-il encore lieu? Ces enfants sont-ils en train de se protéger?

La composition en triangle au niveau de lumière (de la tête du garçon aux coins inférieurs de l'image) renforce cette impression de sécurité, de stabilité, qu'apporte la carcasse de voiture transformée en grotte par le grand angle.

Cette question de savoir si le bombardement a encore lieu permet de plus de renforcer le caractère dramatique de l'image.

 

Grâce au grand-angle, le photographe, fidèle à Capa et à son idéal de proximité avec le sujet ("If your picture is not good enough it's that you're not close enough"), nous sert ici une image très forte en symbolique et en interrogation. Bref on s'y croirait

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19 novembre 2006 7 19 /11 /novembre /2006 10:16

La Vie à en mourir

Tous les dimanches,  je mettrai une petite photo en ligne. Sans lien avec l'actu, sans rapport avec les galeries déjà présentes sur le blog... une image juste pour le plaisir en somme.

Lyon, ave Berthelot. Une jeune fille qui marche vite, derrière elle "La Vie à en mourir" sur les grilles du musée de la Résistance.

 

 

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15 novembre 2006 3 15 /11 /novembre /2006 10:00
Karibu Tanzania !
(Bienvenue en Tanzanie)


J'ai fini hier de mettre en ligne l'album de photo sur la Tanzanie. Pour avoir plus d'éléments sur le contexte et sur le pays lui même, allez voir le bulletin Reportage en Tanzanie.

Ces images me tiennent à coeur car elles constituent mon premier véritable reportage photo. Lorsque j'ai voulu dire à mes parents que je voulais devenir reporter-photographe, ils m'ont fait comprendre qu'il y avait du boulot et  qu'il allait falloir pratiquer sérieusement.
Je me suis donc mis à la recherche d'un endroit où partir en reportage. L'association Partage Tanzanie à Bukoba a  bien voulu m'accueillir et me servir de guide en échange de cartes postales pour la ville de Bukoba. Je me suis donc promené dans la région de la Kagera pendant un mois
(en 2004), dans les villages et structures gérées par Partage.

Ce "premier reportage" m'a révélé certaines difficultés du travail de photographe un peu perdu au milieu de nulle part. J'ai aussi vite vu certaines limites dans ma technique photographique. Au retour j'ai vu des erreurs à ne plus commettre. En fait j'étais, à l'époque, obnubilé par les cadrages "à la Nachtwey", de très près au grand-angle. Parfois malheureusement au détriment de la netteté et de la lisibilité de l'image.

Ces images me tiennent néanmoins à coeur de part l'attrait qu'a pour moi leur sujet. La relatve naïveté de certaines compositions et les quelques erreurs me charment aussi peut-être un peu.

J'espère que vous aimerez cette galerie. Faites-moi part ici de vos commentaires.

PS: jamais autant de mes images de Tanzanie n'ont été montrées en même temps (les expos ou publications précédentes en montraient beaucoup moins), ce qui fait que certaines sont "inédites".
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14 novembre 2006 2 14 /11 /novembre /2006 10:00
Le jazz rap comme credo
 

Le groupe stéphanois Sofa So Good développe un hip-hop résolument nouveau. Le rappeur Fisto, un ancien de la Cinquième Kolonne, s'est entouré de musiciens de jazz. Le résultat est un détonnant cocktail musical.


Déjà, dans sa formation précédente la Cinquième Kolonne, le rappeur stéphanois Fisto ne pouvait pas rester enfermé dans la case hip-hop. Trop à l'étroit dans un "cliché étriqué" il avait une vision ouverte de la musique rap. À la fin de ce groupe, et après un court passage sur les ondes de Skyrock, il lui fallait s'ouvrir à d'autres horizons. C'est chose faite avec le groupe Sofa So Good qui donne dans le jazz rap, tendance the Roots.

 

Mais « ne parlez pas de ce groupe comme du groupe de Fisto », prévient l'intéressé. Sofa So Good se veut une entité à part entière, un vrai groupe de musique. Il ne s'agissait pas là de seulement plaquer un chant hip-hop sur des instruments jazz comme une machine pourrait le faire. Pour que chacun s'y retrouve il fallait « arriver à intégrer les infuences de chacun » explique Julien Sarazin, le bassiste. Car si jazz et rap proviennent d'une même racine musicale il n'en reste pas moins que les deux musiques divergent sur bien des points.

 

« Je dois arriver à m'adapter. Je leur laisse le côté libre du jazz, mais parfois je leur impose des rythmiques plus hip-hop » explique Fisto. Il semble avoir trouver là matière à exprimer sa nouvelle vision des choses. Son rap était auparavant assez sombre, il était plus renfermé sur lui-même. Désormais ses textes parlent de ses états d'âmes, mais de manière peut-être plus légère. L'arrivée récente du rappeur 12Mé, d'Hasta Siempre, dans le groupe va dans ce sens, vers plus d'ouverture sur le public.

 

Un public qui d'ailleurs répond présent. Chacun semble trouver des aspects qui lui plaisent dans la musique de Sofa So Good. Le public hip-hop en vient à apprécier les instruments là où il ne jurait que sur les sample et les dj's. Les amateurs de jazz, ou même de chanson française, peuvent découvrir le rap sans le côté individualiste décérébré qui le caractérise parfois.

 

Sofa So Good est un groupe qu'il est bon de découvrir sur scène pour l'énergie qu'il dégage. Un disque cinq titre est déjà disponible pour ceux qui désirent continuer l'expérience sonore.


Texte et photos, Antonin Sabot-Lechenet.Article publié dans La Tribune- Le Progrès.

Pour plus d'info sur les concerts de Sofa so Good c'est ici. Mais le site ne contient pas d'autres infos pour le moment... Pour écouter leur musique, il faut aller sur leur MySpace.

 

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12 novembre 2006 7 12 /11 /novembre /2006 15:06

11 Novembre et "Repas des vieux"

La vie d'un petit village de campagne n'est pas sans intérêt. Bien sûr, pour un "jeune urbain", y passer toutes ses vacances peut s'avérer franchement ennuyeux (...mais non papa maman, j'étais content de venir avec vous...), mais il y a parfois des moments qui valent le coup d'être vus et donc racontés.

Le curé rouspette : "Moi j'étais à l'heure, vous auriez pu vous dépéchez un petit peu...". Il est 11h10 et la messe aurait dû commencer depuis 10 minutes déjà. Les habitants de Mézères, petit village de Haute-Loire ne se sont pas pressés pour arriver à l'heure, ils préfèrent discuter entre eux devant la petite église du village.

D'ailleurs le curé ferait bien de tenir sa langue face à ses irréductibles Gaulois (qui refusent depuis près de 10 ans l'annexion que représente à leur yeux l'intercommunalité). "Moi j'étais à l'heure..." rouspette le curé. Dans les rangs arrières des grands-mères maugréent: "Qu'est-ce qu'ils nous embête à sermonner!" A Mézères on n'aime pas trop les curés qui sermonnent.

Aujourd'hui c'est le 11 novembre. On fête donc les anciens combattants, la fin de la Première Guerre. A Mézères, on commémore cette événement célébré en République à l'église. Irréductibles je vous disais...

En réalité, la journée est plutôt l'occasion de rassembler cadres et figures du village. Le maire, les vieux, l'unique commerçante (une tenante de bar restaurant), des touristes "intégrés" (mes parents) et les quelques paysans qui sont restés.

Le repas des vieux

A Mézères, il ne reste plus d'anciens combattants (pas pour cette guerre en tout cas). Du coup le repas des anciens combattants s'est transformé en "repas des vieux". Comme il a plus de 65 ans, mon père y a droit et emmène ma mère avec lui.

Le "repas des vieux" c'est le lieu stratégique de l'année. Celui ou s'échangent les infos vitales de l'année à venir. Le maire annonce qu'il souhaite faire augmenter la population du village jusqu'à 150 (et au moins 3 fois plus de vaches). Il y a des chances qu'il y arrive, il y a eu de nouvelles installations cette année. Le ralliement de mes parents -qui après 35 ans de résidence secondaire dans le hameau l'ont élu résidence principale- les a définitivement intégrés. Et puis si il n'y a pas assez de gens il nous comptera sûrement moi et ma soeur...

 "Un jour, j'ai bu 75 cl de Verveine à l'apéro!" revendique l'un des "vieux", pas un gringalet. "Tu devais être sacrément malade après" s'enquiert donc mon père, un brin abasourdi. "Non, non," répond le costaud "après mon frère m'avait fait boire quatre litres d'eau." Mon père ne répond pas, ouvre juste des yeux tous grands. On rigole bien au "repas des vieux". On y raconte ses histoires.

Des histoires de la guerre d'Algérie aussi. "Une fois j'ai failli prendre une balle dans la poitrine, c'est mon portefeuille qui a dévié la balle" explique l'un d'eux. Les histoires de ces hommes qui ont fait 26 mois là-bas sont impressionnantes, mais à vrai dire il vaut mieux parfois ne pas trop pousser l'investigation.

 

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